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Affleure l'abîme
poésie
EditeurLa rumeur libre
CollectionPlupart du temps
Date de parution04/2009
ISBN/code barre978-2-35577-008-1
Format (mm)121 x 182
ReliureDos carré collé, cahiers cousus
Nombre de pages64
Poids75 g
(extrait)
Je heurte souvent…
Je titube, je fracasse, je me prends les
pieds dans le tapis du réel.
Je heurte… Personne ne répond. J’ai la
langue perdue, pendante, elle embrouille mon
avancée, entrave mon pas. J’ai la
démarche hésitante d’une qui bégaie et se
tait. Je heurte… et les mots jacassent
et se brisent, je heurte et vocifère et la
voix s’éteint et s’étreint, les paroles
diffusent et se fondent… Où retrouver
le heurt sonore qui fait rythme et envol ?
(extrait)
Où est le chemin ? Je n’ai vu que les pierres !
Où est le paysage ? Je n’ai vu que l’abîme
Du chemin, je ne saurais dire, qu’en y rampant,
mue de printemps, vieille peau de serpent.
Je ne saurais capturer que l’aile éployée d’un
regard, je ne saurais saisir que le chant des nuages.
Du chemin, je n’ai rien à en dire, ou cela me
mènerait tellement loin, que je refuse !
Aller aux franges ? Aux lisières ?
Du chemin, la torture des ceps, le garde-à-vous
des piquets. Du chemin, le harcèlement de
l’éphémère
Du chemin, l’expérience de l’aguet
l’espérance du regret
Du chemin, je n’aimerais que le goût âpre de
la sueur, mais il faudrait se donner le temps
laborieux de la montée, les heures chaudes
ensommeillées ; l’effort comme art de vivre.
Du chemin je n’aimerais que le retour,
l’éternel
Du chemin, je ne garderais que la tentation
Dans l’herbe haute, l’herbe rase
en rase campagne, en la battant
par vêpres et tumultes
par contre et revers
n’est-il pas temps que je vienne ?
N’est-il pas temps que je vienne
sur la crête de l’idée
dans le ressassement et ressac
en vrac et déroute
par éclats et ruptures
Grand temps que je
temps haï, temps chevauche
tant aimé, tant bégayé
temps de tordre le cou
aux tempêtes, sans tambour ni trompette !
Qu’advienne le temps
Que je…
Grand temps de marées,
de menstrues,
de virées,
d’amarres et
de rades,
de constellations
et de révolutions !
Qu’advienne le Je
car il est grande venaison,
grande moisson
car il est temps de se taire
plus que de raison,
terrassée par la saison du doute,
saison d’oraison, saison d’émasculation
mais aussi de germination
cette saison imminente, la saison
stupéfiante
Je viendrai ?
Qui m’appelle ?
Car n’est-il pas temps d’être appelée ?
Press book
Un grand flux originaire et musical
Lettre à l'auteur du 1er avril 2009
L’émotion naît de ce grand flux originaire et musical qui traverse le texte. Cavalcade de sonorités, foisonnement d’images, accouplements de mots étranges, réminiscence de mythes … texte simple pourtant, tout entier requis pour dire par quel miracle d’amour et de vie on échappe au désespoir, quand on accepte de poser les armes et que l’un à l’autre paraît-nu enfin. Embrasser alors une joie naïve, un humour léger, sans craindre. Joie d’enfant qui s’abandonne au sommeil ou se livre à l’éveil. C’est bien d’une aube dont il s’agit, là même où affleure l’abîme.
En savoir plus...La proximité du don et du corps
Lettre à l’auteur, 25 avril 2009
J’aime vraiment la forte simplicité de votre écriture, la densité veloutée de votre style, la proximité du don et du corps, comme la lettre, en ses éléments les plus organiques. J’aime aussi la bonté d’âme et de cœur qui palpite dans vos lignes, ainsi que de multiples formulations à l’accouplement des vocables.
En savoir plus...Un acte de lucidité
Lettre à l’auteur, 6 janvier 2010
Je vous remercie de votre envoi-de cette belle méditation sur la vie, à laquelle vous savez donner un sens, par votre parole. Je suis très sensible à cet acte de lucidité, de courage, de foi, et forme des vœux pour vous et ce travail de poésie que vous menez et allez mener encore.
En savoir plus...La justesse d'une écriture
Lettre à l’auteur du 9 septembre 2009
J’ai été (……) impressionné par la grande justesse de votre écriture. On y entend une voix, un univers qui fait danser ensemble la langue et la vie. Cela vient de loin, très loin, et c’est en même temps restitué avec une éblouissante légèreté…Merci.
En savoir plus...Jusqu'au plein silence de la voix
Dédicace à l'auteur
Mon souhait est que tu adoucisses jusqu’au plein silence de ta voix, et tes ellipses et tes élans, ce grand cercle magique de tendresse visité par le génie de ta syntaxe. Ce sera un Livre de toi et de ton écriture que j’admire.
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