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Che vuoi ? n°38
Les noms de la parenté
EditeurLa rumeur libre
CollectionRevue Che vuoi ?
Date de parution01/2013
ISBN/code barre978-2-35577-045-6
Format (mm)240 x 165
ReliureBroché
Nombre de pages176
Poids300 g
Les humains quels qu’ils soient, face à cette limite à leur existence qu’est la mort, veulent transmettre et procréer. Quelles seront les conséquences de la dissociation entre procréation et filiation ? Comment va se construire le genre d’un sujet quand une femme ou un homme d'un couple homoparental est désigné par un mot de la langue n’ayant à voir qu’avec la fonction (en dehors d’une expression métaphorique) et pas avec le réel du sexe de ce parent ?
Cette mutation dans le collectif, proposée comme incontournable par certains, aura-t-elle des effets sur les individus en tant que sujets, et lesquels ?
ÉDITORIAL
Les humains quels qu’ils soient, face à cette limite à leur existence qu’est la mort, veulent transmettre et procréer. Il y aurait dans l’homosexualité, surtout côté homme, « une blessure de transmission » dit Jean-Pierre Winter. La loi a-t-elle pour fonction de légitimer la jouissance, demande Olivier Grignon, pourrait-elle autoriser à transmettre ou à ne pas transmettre ? Comme en a témoigné le débat sur « Sexuation et Filiation » du 22 janvier 2011 au Cercle Freudien, il devient impossible de saisir de quoi parle le juridique : du symbolique ? Du désir ou de génétique? Ou de leur nouage ?
Une dissociation entre procréation et filiation, qui peut aussi se produire dans certains couples hétérosexuels, prive, dans le cas d’un couple d’hommes, l’enfant de cette transmission sans mot entre grand-mère, mère et enfant pendant la gestation de l’enfant, dont parle Michèle Montrelay, et du désir du père mort du côté de la mère selon Jean-Pierre Winter. Quelles en sont, ou en seront, les conséquences?
Le rapport sexuel n’existe pas et n’a pas d’inscription dans l’inconscient dit Jacques Lacan, mais il est possible de parler de ce non rapport entre deux personnes de sexes différents faisant l’expérience de l’incomplétude de leur être. Il ne s’agit pas seulement de la différence dans le visible, mais aussi, entre autres manifestations de l’être, de la voix comme le rappelle Jacques Nassif : l’audible est asignifiant mais mélodique, donc vecteur de différence. La découverte du sexe féminin est pour garçon et fille un traumatisme par la perte de la croyance en la toute-puissance maternelle qu’elle entraîne, selon Claude Rabant. Si ce traumatisme n’est pas refoulé mais dénié, il y a clivage du moi avec autant de symptômes que de possibilités de jouissance.
Comment va se construire le genre d’un sujet quand une femme ou un homme sont désignés comme parents par des mots de la langue n’ayant à voir qu’avec la fonction (en dehors d’une expression métaphorique) et pas avec le réel du sexe de ce parent ? N’est-ce pas une atteinte à la langue, pouvant créer des confusions chez le petit enfant ?
Si le réel est orientable comme l’affirme Claude Rabant, l’est-il aussi pour le réel du sexe ? Délier le symbolique de ce réel et oublier la transmission silencieuse entre générations avec ses aléas entraînent des risques: par exemple celui du religieux dont nous voyons l’extension dans les pays de la modernité. Cette mutation dans le collectif, proposée comme incontournable par certains, n’aura-t-elle pas des effets surmoïques sur les individus en tant que sujets, et lesquels ?
Le comité de rédaction
Che Vuoi ? n°38
Les noms de la parenté
Sommaire
Désirs
Homoparents ? Catherine Desnos.
Sur la question sexuelle : corps, origine, identité, savoir, Jacques Sédat.
Le catalogue de femmes. Une figure de la jouissance masculine, Horacio Amigorena.
Lettres ouvertes
Sigmund Freud, Lettre à Mrs N. N.
Sigmund Freud, Lettre à Stefan Zweig (extrait).
Olivier Grignon, Michèle Montrelay, Claude Rabant, Lettres ouvertes.
Sigmund Freud, Une hypothèse fantastique (extrait de Totem et Tabou).
Filiations
L’ironie des noms, Claude Rabant.
Patrilinéarité et matrilinéarité, Gérard Pommier.
Paternités romaines, Florence Dupont.
Figures
« Faut que j’vous dise... », Danièle Epstein.
La matrigna, Laura Pigozzi.
Les grammaires d’être grand-mère, Colette Hochart-Cremnitzer.
Cabinet de lecture
Alain Didier-Weill, Un mystère plus lointain que l’inconscient. Lecture par Marie-José Sophie Collaudin.
Alain Baczynsky, Regardez, il va peut-être se passer quelque chose. Lecture par Serge Reznik.
Jean-Pierre Winter, Transmettre (ou pas). Lecture par Raymonde Coudert.
Sous la direction de Houchang Guilyardi, La livre de chair, au vif du sujet. Lecture par Sandrine Malem.
Jean-Pierre Lehmann, Marion Milner et Margaret Little. Lecture par Jacques Aubry.
Illustrations
Chana Orloff, Maternité.
Les Ménines, d’après Diego Velásquez et Pablo Picasso.
La Femme enceinte, d’après Marc Chagall.
Chana Orloff, Ruth et Noémie.
Deux femmes apprenant à marcher à un enfant, d’après Rembrandt.
Poèmes - extraits
Hésiode, Ceux qui naquirent de la Terre et du Ciel... et le beau désir à sa suite.
Marie Darrieussecq, Le Bébé (extraits).
Woody Allen, Ma prochaine vie.
Sigmund Freud, Lettre à sa fille (extraits).
Sigmund Freud, Lettre à son fils Martin.
Serge Portelli et Clélia Richard, La coparentalité (extrait).
Sigmund Freud, Lettre à son petit-fils.
Patrick Laupin, L’aptitude à devenir phrase (extrait).